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Le Pairing

Principe fondamental en ABA

"Pairing"

Comment devenir renforçant ? Comment créer de nouveaux agents renforçateurs ?

Je vous donne ici rapidement une définition de ce principe

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Le "PAIRING" est une étape essentielle à mettre en place AVANT d’entreprendre tout travail auprès des enfants et/ou adolescents.

C’est un terme commun que les professionnels de l'ABA utilisent pour décrire le processus de construction ou de maintien d’une relation plaisante avec le jeune.

Le "Pairing" sert à construire la relation qui est souvent très longue à construire avec des enfants présentant de l’autisme. Ils ne trouvent tout simplement pas d’emblée une interaction sociale intéressante. Lorsque l'enfant est en confiance il sera peut-être en mesure de faire des demandes de façon beaucoup plus aisée à l'intervenant et partager des moments de complicité.

Le pairing porte sur le renforcement social et l'engagement enthousiaste. Prendre le temps de le faire au départ permet de faire des séances beaucoup plus efficaces par la suite. Toutes les personnes qui auront à intervenir auprès de l’enfant devront IMPÉRATIVEMENT passer par cette phase de pairing.

Je constate souvent une utilisation du pairing scolaire, ou copiée (ça marche avec un autre enfant ou un autre intervenant donc je fais pareil). Or ce qui peut être fun et plaisant pour l’enfant avec une intervenante ne va pas forcément l’être avec une autre personne : il est donc important d’individualiser votre pairing, d’y apporter ce que vous êtes, ce que vous faites, et ce que vous aimez. Il faut rester NATUREL et S'ADAPTER à l'enfant que vous avez en face de vous !

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Le but est que l'enfant ne se dise pas en vous voyant arriver : « oh non, le travail va commencer » mais bien au contraire « Ah OUIIII !!! on va drôlement bien s’amuser maintenant !! ». Il faut que la relation soit renforçante pour l'enfant, qu'il apprécie la personne avec laquelle il va travailler.

Le pairing n'est jamais totalement acquis, on faut le retravailler tout au long des interventions.

  • En quoi cela consiste-t-il ?

La première séance commence souvent par un pairing intentionnel et approfondi, où tout ce que l’enfant/adolescent aime ou aimerait potentiellement, est mis à sa disposition sur une base non contingente (en d’autres termes = GRATUITEMENT).

Fondamentalement, la séance devrait commencer avec un faible niveau de demande (consigne) voire aucune et un renforcement élevé pour tous les comportements appropriés émis spontanément ou avec des guidances faibles par l’enfant/adolescent.

Avec des enfants très jeunes, il faut prendre le temps d’être avec eux, sans les inonder de paroles, en ne faisant que les imiter (sons, gestes, mots ...), ou faire des jeux qu'ils apprécient (la petite bête qui monte, coucou-beu ...). Cela peut/doit durer plusieurs séances.

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Puis petit à petit le pairing doit s'approcher de l'interaction, on peut jouer avec des bulles, qu'on fera chaque fois que l'enfant les demande. Sa demande peut être verbale, signée, mimée ou en picto, ou encore pointée suivant le niveau ou l'âge de l'enfant. On ne s'attache pas à la forme de la demande mais à sa fonction.

Lorsque l'enfant est plus grand, le pairing se fera par des activités qu'il apprécie beaucoup, qui sont très renforçantes. Ça peut être du roller, du vélo, le hamac, des jeux avec des ballons, de la cuisine etc... Le tout c'est que cela plaise réellement à l'enfant.

Là encore, le but premier ne doit pas être un apprentissage mais bien la construction de la relation. L’apprentissage viendra plus tard … car c’est aussi la finalité du pairing.

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  • Les différentes phases du pairing ?

Voici un exemple de progression de Pairing ...

... Mais je ne vous donne pas une recette qu’il faut suivre à la lettre ! Car le Pairing c'est avant tout une question de sensations.

JOUR 1 : On fait connaissance !

En simple observateur, on note ce vers quoi l’enfant se dirige, comment il bouge, manipule les éléments présents dans l’environnement. On peut aussi noter le temps passé sur les jouets, le nombre de jouets qu’il peut manipuler sur une période de temps donnée.

Dans la relation, on va suivre l’enfant, l’imiter, rester à côté de lui sans trop parler ou du moins en ne faisant que des commentaires simples sur ce que vous le voyez faire, sur ce que vous faites.

Si le parent est présent, restez près de lui de telle sorte que vous puissiez vous associer à quelqu’un qui est déjà renforçant pour l’enfant. Notez ce que le parent fait, le type de chanson qu’il chante, les expressions qu’il utilise pour s’adresser à son enfant …

Jour 2 : On amorce un contact positif.

Commencez à vous connecter à des renforçateurs connus. Si l'enfant a envie de se balancer, de tourner …, poussez-le sur une balançoire. S’il aime aller au parc, emmenez l'enfant dans le parc. Renforcez socialement et de façon tangible les comportements indépendants appropriés, comme le contact visuel ou le partage des jouets. Faites beaucoup d'interactions ludiques en faisant ce que l'enfant veut faire. Faites beaucoup de narration ou d'imitation de ce que fait et dit l’enfant pendant la séance. C’est encore l’enfant qui mène les choses et vous enrichissez la relation !

Jour 3 : On reste dans un contact positif mais on commence à susciter une réponse particulière.

Limitez l'accès aux renforçateurs en étant celui qui contrôle les éléments de l’environnement. Passez plus de temps dans l’espace de travail là où se feront plus tard les activités dirigées, ou augmentez le nombre de consignes par rapport au temps de pause et de jeux.

Renforcez socialement et de façon tangible les comportements indépendants appropriés.

C’est encore l’enfant qui mène les choses et vous modifier la relation en imposant de toutes petites contraintes, ou consignes simples connues.

Jour 4 : L’enfant doit répondre pour obtenir ce qu’il souhaite.

Les renforçateurs ne sont plus systématiquement accessibles mais l’enfant peut les voir. Limitez l'accès aux renforçateurs en imposant des exigences. Par exemple, si l'enfant veut jouer avec un yoyo, guidez-le pour qu’il puisse enrouler le fil et ensuite félicitez-le pour sa réponse en lui donnant accès au yoyo. Si l'enfant communique de façon verbale, commencez à exiger qu’il puisse nommer ce qu’il souhaite comme renforçateur avant de l’obtenir.

Nommez les activités quand vous les faites. Par exemple, soulevez l'enfant dans les airs et dites « on fait l’avion !» Commencez à demander à l'enfant de vous suivre, par exemple vous jouez avec l'enfant sur le sol, puis vous vous levez en lui demandant : « Attrape-moi ! », puis vous courrez dans un autre espace. Récompensez l'enfant suivant votre consigne avec des agents renforçateurs sociaux et tangibles.

  • Et après, on fait quoi ?

Une fois que la relation de confiance réciproque est établie vous pouvez commencer à travailler vos objectifs de séance.

Les signes à repérer sont :

- L'enfant a le sourire quand il vous voit arriver !

- Il reste avec vous ou accepte que vous restiez avec lui.

- Il vous fait des demandes et vous montre spontanément ce dont il a envie.

- Il commence à vous imiter spontanément !

- Il suit vos consignes sur les temps de jeu sans difficulté ou avec très peu de guidance.

Dans ce cas

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Comme je vous le disais un peu plus haut : le pairing n'est jamais acquis à 100% ! Il faut régulièrement le rétablir, l'enrichir, le diversifier ! C'est le prix à payer pour que les enfants et adolescents que vous accompagnez progressent !

ALORS ...

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